Au plan humain, il semble que la notion d’externalisation fasse naître des inquiétudes au sein des cabinets d’expertise comptable, et ce dans les deux camps, du côté des employeurs comme du côté des salariés. Les cabinets qui défendent une stratégie de marque "vendent une attitude" selon l’expression de Jean-François Cottin, associé de Fideliance. Or, en confiant une mission à un tiers, l’expert-comptable perd la main.

Les experts-comptables ne semblent pas prêts à se priver d’opportunités d’affaire en externalisant. "Le premier risque est de perdre un lien direct avec le client, lien qui peut être vecteur de missions complémentaires que nous ne souhaitons pas rater", estime Thierry Legrand, expert-comptable associé d’Exponens. Considérant donc l’externalisation comme une perte potentielle de chiffre d’affaires, Exponens, cabinet de taille intermédiaire (300 collaborateurs), qui a les moyens de le faire, internalise l’essentiel des ses missions.

Les premiers freins seraient d’ordre culturels. Le rôle de l’expert-comptable est d’accompagner son client et déléguer une partie de cette tâche à un tiers ne fait pas partie des us et coutumes de la profession. "L’expert-comptable fonde la base de la relation client et de la confiance que lui accorde son client sur ses compétences techniques.

Le changement de dirigeant d’un cabinet comptable engendre parfois des conséquences fâcheuses. En 2012, l’associé majoritaire de la société Sud expertise et audit décède. L’associé minoritaire reprend le flambeau et devient le nouveau gérant. Un conflit explose entre ce dernier et la famille du défunt. Une action en justice est engagée devant le tribunal de commerce. Dans le cadre de cette instance, une assistante comptable, salariée du cabinet, est amenée à rédiger une attestation sur la situation conflictuelle dans les relations de travail au sein de la structure.

Alors que la plupart des NAO sont sur le point d’être bouclées ou en passe de l’être, les budgets constatés affichent une légère hausse par rapport à 2018. La progression salariale (incluant les hausses collectives et individuelles) se situe autour de 2 % cette année, en adéquation avec les prévisions de septembre dernier. L’an passé, elle était de 1,8 %, selon l’enquête dévoilée le 5 février par l’Observatoire annuel de la rémunération de LHH Altedia. Elle s’appuie sur un panel de 80 entreprises de tous secteurs d’activité.

Quel est le niveau de la fraude fiscale et sociale en France ? Il n’existe pas d’estimation officielle bien que l’enjeu soit colossal. Une nouvelle étude, réalisée pour le groupe parlementaire européen des socialistes et démocrates, s’est essayée à cet exercice par définition difficile à réaliser.

Le marché de l’audit et l’expertise comptable est en pénurie à tous les niveaux. Le taux de chômage n’est qu’à 2 %. Il n’y a pas assez de monde pour le nombre de postes à pourvoir. Les cabinets peuvent passer plusieurs mois à chercher des candidats. Et cette tendance s’empire. Nous avons de plus en plus de mal à identifier des profils pour travailler en cabinet. Et ce quel que soit le niveau d’études (du Bac au Bac+5) ou le métier (audit, expertise comptable, social, spécialités).

La loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 oblige les entreprises de plus de 50 salariés à publier tous les ans des indicateurs relatifs aux écarts de rémunération entre les hommes et les femmes.